C’est en passant à l’action que l’on apprend. Et parfois, vous allez faire des erreurs qui vont vous coûter de l’argent, beaucoup d’argent.
Je vais vous donner l’exemple ou j’ai faillit perdre dernièrement 14 000€, FOIS 2… Soit 28 000€ ! Vous allez voir ce que j’ai appris de cette aventure qui a mal tourné et ce que vous pouvez également en tirer personnellement.
Il était donc une fois…
En juin 2013, un mec qui voulait investir dans un beau lot de 10 parkings, un très beau lot de 10 parkings. Qui étaient en vente depuis peu.

Ce projet avait une rentabilité de « seulement » 7% mais un emplacement n°1 à Neuilly sur Seine du côté de Porte Maillot.
Après négociation, mes parents et moi avons donc signé, fin juin, un compromis et réglé un séquestre* de 14 000€. Vous commencez à comprendre de quel argent il s’agissait 😉
*Le séquestre est une avance, un acompte, généralement de 10%, que l’on règle lorsque l’on signe un compromis de vente. Ici nous avions ramené le séquestre à 5%. Vous pouvez également négocier avec le vendeur un séquestre à 0%. Ce que j’ai déjà fait, c’est cool car vous n’avez pas à avancer de trésorerie.
En fait c’est moi en nom propre qui ai signé le compromis, mais nous avions mis une faculté de substitution* (ce que je recommande de toujours faire), afin de pouvoir acheter via une SCI (Société Civile Immobilière) qui était en cours de formation.
*La faculté de substitution, permet de changer l’acquéreur du bien immobilier entre la signature du compromis et la signature finale.
Le montant de l’acquisition était de 285 000€ frais d’agence inclus. Nous disposions de 40 000€ d’apport.
Pourquoi mettre autant d’apport ? En faisant le calcul, cela ne représentait que 14%, sans compter les frais de notaire.
D’autant plus que je depuis fin 2011, je ne suis plus salarié, je n’ai plus de sacro saint CDI et je n’ai pas 3, voir 5 bilans de société. Autrement dit je suis un chat noir, un moins que rien, un pestiféré pour les banques.
Mais en réalité j’ai quand même d’autres armes à montrer aux banques et j’arrive tout de même à financer des projets immobiliers.
J’ai signé un contrat au fait ?
Depuis 2008, date à laquelle j’ai commencé à investir dans l’immobilier avec l’achat d’un parking, j’ai signé beaucoup de compromis. En tant qu’acheteur mais aussi en tant que vendeur.
Du coup j’ai signé celui-ci très rapidement, en me disant que la signature allait aller au bout. Sachant qu’il y avait de toute façon LA condition suspensive d’obtention de prêt.
Le soucis quand on achète fin juin
Les banques et les notaires passent en mode estival. Tout prend 3 fois plus de temps. Le seul hic c’est que j’avais un délai à respecter pour montrer un refus de financement au vendeur.
Mais pour simplifier le tout, j’avais également signé un autre compromis sur un autre bien (je voulais financer en douce 2 biens en même temps, dans deux banques différentes).
J’avais également beaucoup de choses sur le feu avec ma société d’éditions qui gère notamment Business Attitude et Forme Attitude mon blog sur la santé.
Autrement dit, j’avais zappé le délai.
La banque qui tournait donc au ralenti et qui m’avait assuré que le financement passerait sans problèmes, m’a donné un refus courant octobre. Soit 4 mois après !
J’ai remonté rapidement l’information à mon notaire car je commençais à voir que ça sentais mauvais. Et ce dernier me répondit « Vous êtes hors délai Monsieur il faut payer »
Autrement dit, mes 14 000€ d’acompte étaient bloqués et je leur devais 14 000€ supplémentaires.
Mon premier réflexe a été d’incriminer la banque. Après tout elle avait mis 4 mois à me donner un refus. J’ai une bonne relation dans cette banque, tout le monde me connaît, et j’ai pas mal de cash chez eux. Ils n’étaient donc pas fier non plus.
Ensuite j’ai également incriminé le notaire. Je l’avais fait travailler sur le dossier. Autrement dit il y avait 2 notaires. Celui du vendeur et le mien. C’est donc mon notaire qui a rédigé en partie le compromis de vente. C’est lui qui a choisi la date pour le délai. Et c’est à lui que j’ai fait le chèque de séquestre (qu’il a ensuite envoyé à l’autre notaire).
Mais en fait, le vrai responsable de la situation c’était moi même. C’était mon argent, c’est moi qui avais tout enclenché. L’investissement était valable, c’est l’exécution qui n’a pas été bonne. J’ai commis plusieurs erreurs sur ce dossier :
- J’ai pris un notaire à l’arrache car mon notaire que je kiffe, avec qui j’ai gagné beaucoup d’argent, qui a rédigé mon testament (on en parlera dans un autre article ;)), en qui j’ai toute confiance, n’était pas disponible TOUT DE SUITE pour rédiger le compromis. J’ai donc pris un notaire que je connaissais comme ça. La prochaine fois, j’attendrai que mon notaire soit disponible.
- J’ai trop eu confiance en ma banque. Pourtant je sais que la fidélité avec les banques ne paie pas. J’aurais du aller voir une autre banque en parallèle pour me manger un refus que j’aurais pu présenter au vendeur le moment venu.
- Je n’ai pas lu tout ce fichu contrat. J’avais trop de trucs sur le feu et ai « oublié » la date du délai de condition suspensive d’obtention de prêt. Un contrat est fait pour être lu !
J’étais donc coincé, c’était écrit noir sur blanc. Je devais 28 000€ au vendeur. Au début ça m’a fait cette sensation dans la gorge. Comme quand on est malade ou triste. Puis au bout de 5 minutes. Je me suis dis, cool, c’est une situation inconnue. Il y a un truc à apprendre ici !
Monsieur l’avocat

Je n’avais jamais eu de contentieux. Çà n’existait même pas dans mon esprit. Je recherche toujours le rapport gagnant/gagnant.
J’ai demandé au notaire de récupérer mon acompte.
Voici sa réponse :
« Le vendeur n’est pas d’accord »
Lol, ok, là j’avais un contentieux.
J’ai donc été voir un avocat pour aller réclamer mon argent devant les juges. Un séquestre est bloqué, c’est toujours le juge qui décide qui doit récupérer l’argent.
Pour avoir parlé avec de nombreux investisseurs, je savais que les juges donnaient raison aux acquéreurs très souvent.
Pour ma défense (bon, moi je savais que j’étais le responsable principal, mais il fallait que je fasse ma Cosette) j’avais les cartes suivantes :
- La banque a une part de responsabilité. J’ai les emails où ils me disent « ça passe, sans problème », datant du mois de juin. Puis un refus 4 mois plus tard.
- Mon notaire qui avait oublié de me dire attention Monsieur, vous allez être hors délai.
- Nous étions de bonne foi. La SCI avait été crée durant l’été. Nous n’étions donc pas des touristes.
Un bon matin, entre 2 cafés, je me suis dis tiens je vais rappeler le notaire pour lui parler du point 2.
« Maître, je suis en train de voir avec mon avocat. Je vous ai fait rédiger le contrat, il me semblait que c’était votre devoir de conseil de m’alerter sur cette date, blabla ».
Et là il s’est mis à bégayer un petit peu. Puis m’a dit qu’il allait envoyer un nouveau recommandé à son confrère.
Le problème avec les avocats c’est que ça coûte cher. Je risquais de me faire condamner à payer 28 000€ + 5000€ de frais d’avocats.
2 jours plus tard je marchais dans Pontoise, pour aller voir un appartement que je venais d’acheter et qui était alors en travaux.
Un type me dépassa en me mettant un coup d’épaule. C’était le notaire (je pense qu’il devait avoir une dent contre moi !)
« Maître, vous avez pensé au recommandé ? »
« Oui il est sur mon bureau il part cet après-midi »
Dans ma tête j’avais déjà digéré ces 28 000€.
Vous devez consacrer un budget annuel pour commettre des erreurs
Au travers desquelles vous allez apprendre.
Bon, il est vrai qu’avec 28 000€ j’avais explosé mon budget… Mais j’allais en tirer des leçons. Et puis l’appartement que je venais d’acheter allait éponger cette perte.
En France on n’aime pas faire des erreurs. On n’aime pas l’échec. Si tu te plantes, t’es un boulet, un moins que rien. C’est ce qu’on nous apprend à l’école. Du coup, lorsque l’on est adulte, on ne tente plus grand chose par peur de se planter.
Il est pourtant bien plus risqué de ne rien faire. Tous ceux qui ont réussi ont essayé à un moment ou à un autre.
Faire des erreurs c’est cool. Dans la mesure où on apprend un truc nouveau, qu’on se considère acteur principal de l’erreur ET qu’on ne la reproduit pas une seconde fois.
Dans ce cas, c’est comme si vous aviez payé pour une formation !
Quand vous voyez une personne se planter, encouragez là. Ne faites pas votre vieux français. « Je te l’avais dis… », « Maintenant, fais comme moi, c’est à dire rien ! ».
Quand vous étiez bébé, et que vous avez appris à marcher, êtes-vous tombé ? Bien sûr ! Même Ussain Bolt l’homme le plus rapide de la planète est tombé lorsqu’il a appris à marcher. On se relève (bon ok, de pas bien haut !), puis on recommence.
Imaginez un bébé dire « c’est bon les mecs, je jette l’éponge, j’abandonne. Ce truc de marcher, c’est des conneries. Çà ne marche pas. J’ai essayé, je me suis planté. S’il y avait autant de gens qui marchaient dans les rues ça se saurait… ».
Pourtant c’est exactement ce que font la plupart des gens quand il s’agit de gagner en indépendance financière. Ils n’essaient même pas.
Alors que j’étais dans un coin paumé en Transylvanie (Roumanie).

Et en train de boire un vin chaud…

Et que je ne pensais plus à ces 14 000€ perdus. J’ai reçu un appel du notaire.
« Monsieur ANNICETTE ? C’est Maître Bipppp. J’ai reçu votre acompte de 14 000€ et vous l’ai transféré sur votre compte à l’instant »
Sur le coup, c’est moi qui me suis mis à bégayer.
« Mais comment ça ? »
« Je lui ai dit que vous n’étiez pas d’accord et il m’a rendu votre séquestre »
WTF ?!
Et là, je me suis mis à danser tout seul.
En pensant à cette chanson :
Les gens qui étaient avec moi au coin du feu, m’ont pris pour un fou. Mais au final j’étais surtout content d’avoir appris une leçon, qui par chance a été gratuite.
Tentez des choses, tombez, relevez vous, tombez, relevez vous, … quand vos fesses commenceront à vous faire mal, vous vous mettrez à courir sans même vous en rendre compte !
Merci d’être arrivé jusque là !
Si vous avez aimé cet article, partagez-le avec un proche qui n’a pas encore appris à courir et dites-moi dans les commentaires ci-dessous quand est-ce que vous avez connu l’échec/appris une leçon pour la dernière fois 🙂