Pourquoi je n’irai plus au mondial de l’automobile qui se tient tous les deux ans
Dimanche dernier je me suis rendu au salon de l’auto à Paris, bon ok il faut être fou pour y aller un dimanche… Mais je m’étais levé tôt en pensant que les gens préfèreraient dormir ou profiter de la belle journée (ciel bleu). Grosse erreur, c’était bondé… Bondé de personnes ayant souvent le même profil, je m’explique…
Je me suis rendu à ce salon en tant que fana de belles voitures (Maserati, Porsche, Ferrari, BMW, Audi, Infiniti, Lamborghini, Mercedes, etc.) et accessoirement pour me tenir au courant des dernières technologies annexes et spécialisée du pneus 4×4 aux remorques en tout genre. Je m’y suis rendu en tant que futur propriétaire officiel de l’un de ces modèles, c’est un objectif et j’ai un plan pour y parvenir.
La plupart des visiteurs du salon sont là en touristes, ce sont des rêveurs. Par exemple, sur le stand Audi (Tellement bondé qu’on ne voyait pas les voitures mais les fesses des gens :/) j’ai entendu une jeune fille dire (alors qu’elle était installée au volant de la voiture, une Audi RS4 il me semble) :
« Ouah c’est la voiture de mes rêves ! »
C’est bien d’avoir des rêves, mais pour qu’ils se réalisent il faut se réveiller, agir, se fixer des objectifs avec des étapes à franchir qui vont permettre d’atteindre ce doux rêve. J’avais envie de lui dire :
« Et comment comptes-tu réaliser ce rêve ? Vas-tu investir dans un puis deux immeubles de rapport ? Ah, tu as commencé à acheter des lots de places de parking ? Tu achètes des trackers CAC 40 et obligataires régulièrement ? Tu as crée un business ? Cool »
Mais je ne lui ai pas posé la question, elle m’aurait pris pour un fou, elle m’aurait sûrement répondu:
« je vais continuer à rêver, c’est une voiture de rêve, ce n’est pas accessible ! Il faut de l’argent pour faire de l’argent ! Donc à moins de gagner au loto ou d’hériter je ne pourrais pas me l’offrir, espèce de fou ! »
J’ai donc vu beaucoup de rêveurs, qui se bousculaient les uns les autres, se disputaient pour monter dans telle ou telle voiture et prenaient des photos d’un bout de Ferrari. J’avais envie de leur dire:
« Tu connais Google ? Tu trouveras des photos 10 fois plus belles que celles que tu viens de prendre où il y a 10 têtes devant. Mais bon, au moins tu pourras dire j’y étais ! J’étais à 2 mètres d’une Ferrari ! Derrière la barrière là ! Si regarde la photo sur mon iPhone ! Je te dis j’y étais, c’était historique mec ! »
Je suis parti complètement aigri de ce salon qui n’est résolument pas fait pour voir et apprécier à sa juste valeur une auto…
Je n’y retournerai donc pas à moins d’avoir une invitation d’un constructeur afin de passer derrière la barrière, l’endroit où se trouvent les gens qui ont des objectifs et accessoirement peuvent s’offrir les voitures exposées.
Ne voyez pas là le côté superficiel d’un gars qui aime les belles voitures, ceci s’applique à tous les niveaux de la vie. De la personne qui rêve d’avoir un ventre plat à celui qui rêve d’arrêter de fumer ou encore celui qui rêve d’être à son compte. Nous avons tous des rêves, encore heureux, mais il est possible de passer du rêve à la réalité si l’on agit en conséquence.
Voici un exemple personnel :
Au collège j’étais nul en anglais, mais quand je dis nul c’est vraiment nul. (Regardez cette vidéo ça vaut vraiment le coup!) En seconde j’étais toujours au même stade, je rêvais pourtant de parler couramment anglais (je ne sais pas pourquoi, après tout c’était un rêve !), je me suis alors fixé des routines et objectifs à atteindre comme lire Vocable tous les mois (un journal écrit dans la langue de Shakespeare avec des traductions et coups de pouce en français pour mieux comprendre), regarder toutes les séries tv et films en VOST (Version originale sous-titrée en français), puis en VO uniquement (sans sous-titre).
Une fois que Vocable était devenu trop facile à lire, je suis passé aux romans tels que Harry Potter et des livres de business et développement personnel en anglais.
A ce stade là j’étais déjà au dessus de la classe mais j’avais uniquement un niveau scolaire, pas suffisant pour réaliser mon rêve de parler couramment la langue.
L’étape suivante était donc d’aller travailler dans un pays anglophone. Hop, Je partais un été à Londres pour trouver un job de serveur ou de caissier. Après une dizaine d’entretiens, je n’avais toujours rien trouvé, je ne parlais toujours pas assez bien pour assurer les commandes de Café Latté et autres muffins!
C’était un échec, dur dur de réaliser un rêve…
J’ai donc poursuivi mon apprentissage en lisant tous les jours des sites et blogs en anglais et des films en VO. Pour mon stage de fin d’études début 2007 j’ai voulu retenté Londres. Cette fois j’avais été pris, le niveau atteint avait été jugé suffisant. Je me suis retrouvé au support informatique d’une petite boîte en marketing du coté de London Bridge. Les premiers jours furent très durs, il y avait beaucoup de jeunes stagiaires comme moi, je parlais donc beaucoup français.
J’ai tout de même bien progressé, notamment en prononciation « Instead », « dough », « although », « quite », « weather », « rear », « bear », etc.
Au bout de 6 mois, je parlais très bien, surtout en soirée après avoir consommé quelques pint de Stella Artois 😉
Je parlais probablement mieux que 95% des gens de ma promo, ma prof d’anglais était très fière de moi, mais ce n’était toujours pas courant.
L’étape d’après, était donc de commencer ma carrière à Londres, dans une boîte où il n’y aurait aucun français.
Je me retrouvais ainsi IT consultant junior dans un cabinet de conseil spécialisé en Assurance (Solvency II et compagnie).
Là, je me suis fais mal, très mal. Lors des premières réunions qui duraient plus d’une heure j’étais le seul frenchy dans la « boardroom », autant dire que je me sentais seul. Il y avait des accents écossais, irlandais, Gallois, Néo-Zélandais, australiens, américains et bien sûr anglais. Durant les 2 premiers mois, ces réunions me faisaient mal au crâne, je lâchais prise au bout de quelques dizaines de minutes.
Mon employeur de l’époque m’avait, à ma demande, payé des cours de prononciation dans une école réputée de La City.
Les mois passèrent, au fur et à mesure tout devenait de plus en plus fluide, plus clair, quand je m’exprimais les gens ne me demandais plus de répéter et je rigolais enfin aux blagues de mes collègues. D’ailleurs ils ne cessaient de répéter « Cédric you are so lucky, you can speak both french and english fluently! ».
Sans m’en rendre compte j’avais atteint mon rêve, je parlais couramment anglais…
Je suis rentré en France depuis deux ans aujourd’hui mais mon anglais est toujours courant. On entend souvent dire « tu vas tout perdre en rentrant donc ça sert à rien d’apprendre l’anglais ! Regarde South Park en Français ! ». C’est un faux mythe (encore un), si tu parles anglais, alors tu ne vas pas oublier du jour au lendemain, au pire ça reviendra très vite, comme le vélo 😉
Tout ça pour dire que si vous avez un doux rêve que vous pensez inatteignable, un rêve qui lorsque vous en parlez à vos proches ils vous répondent « continue de rêver va », alors moi je vous encourage à commencer dès aujourd’hui à saucissonner le projet, à fixer des minis étapes à franchir et un jour ce rêve deviendra réalité, le seul vrai obstacle, c’est vous.
Félicitations si vous êtes arrivés jusque là, désolé pour ce petit coup de gueule de fin de semaine et bon weekend à tous !