Aucune industrie n’est épargnée par la pandémie du coronavirus. Le secteur du tourisme encore moins. Les hôtels, les compagnies aériennes, les agences de voyages, les tours opérateurs bref, tous les services de réservation sont sévèrement touchés par une vague d’annulations des réservations.
Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), des pertes colossales sont à prévoir. « Le nombre d’arrivées de touristes internationaux diminuera de 20 à 30% en 2020 en raison du coronavirus, mettant des millions d’emplois en danger. La baisse des arrivées entraînera une perte estimée entre 300-450 milliards de dollars américains, soit près d’un tiers des 1.5 trillions de dollars américains générés en 2019 », a déclaré l’OMT dans un communiqué émis durant la semaine écoulée.
Parmi les entreprises frappées de plein fouet par cette crise sanitaire qui est en train de secouer l’économie mondiale : Airbnb.
Fondée en 2008 par les Américains Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk, Airbnb est une plateforme payante qui offre aux voyageurs qui ne veulent pas séjourner dans des hôtels, des alternatives d’hébergement selon leurs goûts, leurs besoins et leurs moyens.
Effectivement, elle permet à ses clients de louer des appartements ou même des maisons de monsieur et madame tout-le-monde, presque partout dans le monde.
Fleuron de l’économie collaborative, c’est-à-dire un secteur d’activité basé sur l’échange et le partage entre particuliers, Airbnb tire ses revenus en prenant des commissions à la fois du côté de l’hôte (3 %) et du voyageur (entre 6% et 8 % dépendant du prix de réservation). Le site internet d’Airbnb contient plus de 6 million d’annonces dans 100 000 villes et 191 pays.
Selon les statistiques d’Airbnb datant de mars 2020, plus de 260 millions personne ont eu recours à leurs services.
Mais en raison de la pandémie qui ravage l’économie mondiale, le secteur du tourisme se voit entièrement paralysé.
Les compagnies aériennes sont clouées au sol et les frontières fermées. La situation oblige les personnes à rester confinés chez eux.
Face à la crise, Airbnb a décidé de revoir sa politique d’annulation qui permettait seulement aux voyageurs ayant réservé des séjours entre le 14 mars et le 31 mai de demander une annulation et d’obtenir un remboursement intégral. Une décision à sens unique qui a poussé les hôtes à monter au créneau.
Ces derniers, contrairement aux voyageurs, ne bénéficiaient pas de la politique d’annulation et couraient directement à leur perte.
Mais le Directeur général d’Airbnb, Brian Chesky, n’a pas tardé à réagir en annonçant des mesures visant à aider les hôtes à surmonter la crise eux-aussi. La première est la mise à disposition de 250 millions de livres sterling pour les aider à couvrir le coût de ces annulations.
Cependant, les hôtes ne seront pas dédommagés à 100%.
Les paiements commenceront à être émis en ce mois d’avril et ce, sous forme de commission. « Si l’un de vos voyageurs, pour une quelconque raison liée au COVID-19, annule sa réservation dont l’arrivée était prévue entre le 14 mars et le 31 mai, nous vous verserons 25 % du montant que vous recevriez en temps normal dans le cadre de vos conditions d’annulation. Cette décision s’applique rétroactivement à toutes les annulations liées au COVID-19 durant cette période. Ce coût sera entièrement couvert par Airbnb », a expliqué Chesky sur le site internet d’Airbnb.
Deuxième mesure : la création d’un fonds de 10 millions de dollars pour les « Superhosts », c’est-à-dire les hôtes expérimentés qui proposent des expériences exceptionnelles à leurs voyageurs, mais qui ont besoin d’un soutien financier pour payer leur loyer ou leur prêt immobilier. Si Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk, les cofondateurs d’Airbnb, ont consenti à fournir 9 millions de dollars de leur fortune personnelle, ce sont nos employés qui ont initié ce fonds en faisant des dons personnels qui s’élèvent à 1 million de dollars.
La troisième mesure est la création d’un mouvement de solidarité au sein de la communauté des voyageurs d’Airbnb. Ces derniers ont volontairement proposé de faire un don pécuniaire aux hôtes chez lesquels ils ont précédemment séjourné.
Enfin, Airbnb prévoit également de collaborer avec des spécialistes et des épidémiologistes pour établir des normes d’hygiène qui permettra d’assurer la sécurité des hôtes et celle de des voyageurs. La création d’une assurance voyage et la mise en place d’un plan de travail visant à relancer le secteur est aussi d’actualité.